Loyola Leroux22 mai 2019
Michel Leclerc, professeur de philosophie. Si mon souvenir est bon, il enseignait aux étudiants du bac en philo à l’ouverture de l’UQAM, en 1969-70, il y a presque 50 ans ... Il m’avait enseigné la philosophie de Kierkegaard (1813-1855) originaire du Danemark, le penseur le plus antisystème de l’histoire de la philosophie, dans l’édifice que nous appelions ‘’La République du Reid’’, au sud de René-Lévesque et du Collège Sainte-Marie, avec des fourreurs (vendeurs de fourrures) qui occupaient l’édifice. Il fut un excellent professeur qui avait su captiver notre intérêt pour ce philosophe hors-norme, anti-hégélien par essence. A cette époque de remise en question en ‘’profondeur’’, les jeunes voulaient construire ‘’L’Homme nouveau québécois’’. Le virus du juvénisme agissait en nous sans que nous le sachions. Presque tous nos professeurs étaient critiqués, plusieurs avaient dû démissionner, mais Michel Leclerc était apprécié de tous et avait continué son enseignement dans le tumulte. Quelques années après avoir obtenu mon diplôme, il avait accepté que je donne son nom a la GRC, qui avait besoin de référence de personnes bien placées, pour que j’obtienne mon pardon pour un court séjour en prison en Octobre 1970. Il avait dû dire de belles choses, car j’ai obtenu ce pardon. J’aurais aimé avoir la chance de discuter avec lui pour lui demander comment un individu qui enseigne Kierkegaard et qui s’identifiait à ses idées pouvait devenir cadre dans une université. Il avait une bonne approche, car il a réussi à faire carrière dans un domaine aussi contestataire. Je lui poserai la question quand je le rejoindrai.